Pour les investisseurs professionnels en France

Que penser des valeurs de croissance américaines sur un marché qui reste obscur ?

Les valeurs de croissance (technologiques notamment) ont été durement touchées, victimes d'une brusque rotation de marché. Cependant, l'innovation devrait encore être le principal moteur de performance à long terme en 2023.

Doug Rao

Doug Rao

Gestionnaire de portefeuille


19 déc. 2022
5 minutes de lecture

Principaux points à retenir :​

  • Les valeurs de croissance américaines de grande capitalisation – en particulier les secteurs axés sur l'innovation comme la technologie – ont souffert en 2022 après avoir caracolé en tête pendant des années.
  • Même si certaines forces macroéconomiques sont susceptibles de freiner la croissance future, les thèmes séculaires restent porteurs et de nouveaux thèmes sont en train de faire leur apparition dans un environnement de marché en mutation.
  • Malgré les défis à court terme et les changements structurels à plus long terme, nous pensons que l'innovation restera un levier essentiel de croissance durable des chiffres d'affaires et de valeur actionnariale.

Pour les valeurs de croissance de grande capitalisation, le fait marquant de l'année 2022 réside dans le retournement de tendance spectaculaire qu'elles ont connu. Dans son ensemble, le marché a subi un sacré coup d'arrêt mais les domaines axés sur l'innovation comme les valeurs technologiques, qui avaient considérablement enrichi les actionnaires ces dernières années, ont été particulièrement touchées. Cela dit, les valeurs de croissance de grande capitalisation ont tout de même surperformé le marché dans son ensemble, ainsi que les actions « value » sur les trois à cinq dernières années.1

Un réajustement des valorisations

Les multiples pourraient encore diminuer à mesure que les participants au marché s'interrogent sur la juste valeur des actions en prévision du niveau final des taux directeurs et des bénéfices au cours de l'année à venir. Cela dit, les valorisations sont désormais au même niveau que lors de la correction induite par la pandémie au printemps 2020. L'indice Russell 1000 Growth est valorisé à hauteur de 21 fois son bénéfice par action prévu dans 12 mois, en hausse d'environ 13% après une année de stagnation en 2022.2 Cela ne nous semble pas particulièrement bon marché d'un point de vue historique mais nous constatons désormais des valorisations similaires à celle de l'indice de référence global pour des entreprises à forte croissance qui jouissent d'un avantage concurrentiel.

Qu'est-ce qui peut freiner l'inflation ?

Le réajustement des valorisations a été déclenché par le resserrement monétaire à marche forcée orchestré par la Réserve fédérale américaine (Fed) en réaction à une inflation persistante. Pour que l'inflation retombe, il faut un fléchissement de la consommation, qui a été soutenue ces dernières années par de nombreux facteurs, notamment les mesures de relance des gouvernements, la hausse des salaires, le dynamisme du marché immobilier et le rattrapage de la demande refoulée.

Aujourd'hui, on constate que la consommation des ménages augmente plus vite que leurs revenus, ce qui est intenable. Les ménages puisent aussi dans leur épargne et se servent davantage de leur carte de crédit renouvelable. Tous ces indicateurs laissent entrevoir à terme un ralentissement de la consommation. Nous commençons à observer de premiers signes d'une amorce de décrue de l'inflation. Les deux derniers chiffres de l'indice de prix à la consommation (IPC) ont mis en évidence une modération des prix et l'on constate aussi une baisse des transactions portant sur des biens qu'il est possible d'acheter à crédit, ce qui est de nature à faire baisser les prix.

Alors même que la Fed s'efforçait de tempérer la demande, elle a dû composer avec le choc inattendu de la guerre entre la Russie et l'Ukraine, qui a maintenu une pression à la hausse des prix, en particulier pour les matières premières. Une solution à ce conflit ou à d'autres tensions géopolitiques serait de nature à faire retomber la pression inflationniste l'année prochaine.

Comment les thèmes d'investissement séculaires sont-ils impactés ?

Nous pensons que toutes les entreprises sont, ou doivent être, des entreprises plus ou moins « technologiques ». Je veux dire par là qu'elles doivent décider comment exploiter la technologie pour survivre et se développer à long terme. La transformation numérique dans tous les segments de l'économie, que nous évoquons depuis un certain temps, devrait donc se poursuivre.

Plus précisément, nous tablons sur une croissance séculaire de la demande de semi-conducteurs, portée par la transition vers la production d'énergies plus vertes et l'adoption de la voiture électrique (VE). Par exemple, des actifs physiques tels que le matériel agricole, le transport de marchandises et les parcs éoliens et solaires seront « plus intelligents » et leur contenu en semi-conducteurs est appelé à augmenter. De même, il y aura beaucoup plus de microprocesseurs dans les VE que dans les véhicules thermiques qu'elles seront amenées à remplacer.

En outre, nous considérons toujours que toutes les entreprises aspirent à être plus productives et plus agiles, ce qui suppose d'investir en permanence dans les logiciels. Même si nous tablons sur un ralentissement économique, voire une récession, ces domaines devraient enregistrer une croissance supérieure à celle du produit intérieur brut (PIB).

Après 40 ans de mondialisation, qui a abouti à une délocalisation d'une partie des activités industrielles à l'étranger, nous pensons que les États-Unis sont entrés dans une période de démondialisation et de réindustrialisation. Les problèmes de chaînes d'approvisionnement et les enjeux de sécurité nationale, qui ont été exacerbés par la pandémie et les récents conflits géopolitiques, ont contribué à consolider ces thèmes de long terme, qui sont de nature à encourager la relocalisation de la production et son automatisation.

L'automatisation des usines pourrait être également favorisée par le renchérissement de la main d'œuvre, notamment pour les bas salaires, du fait de la fin de l'arbitrage des coûts de main d'œuvre au niveau mondial. Avec la démondialisation de l'économie et le renforcement des barrières au commerce et à l'immigration, les emplois ne seront plus nécessairement déplacés vers les zones où la main d'œuvre est la moins chère. Parallèlement à la forte hausse générale des salaires, on constate que les salaires du quartile inférieur sont ceux qui augmentent le plus vite (cf. graphique 1 ci-dessous).

Graphique 1 : Évolution des salaires en glissement mensuel

Sources : Recensement de la population des États-Unis (Bureau of Labor Statistics), calculs de la Réserve fédérale d'Atlanta. Les données reflètent la progression du salaire médian mensuel en moyenne mobile sur 12 mois pour chaque quartile de salaire moyen.

Qu'est-ce qui peut stimuler la croissance des différentes entreprises à l'avenir ?

Les tendances séculaires, entre autres, pourraient s'avérer porteuses dans les années à venir. Comme le coût du capital a augmenté, les entreprises qui devaient leur croissance à des conditions de financement très avantageuses seront mises à l'épreuve. En revanche, les entreprises disposant d'un avantage concurrentiel et d'une confortable trésorerie seront davantage en mesure d'investir dans l'optique d'une croissance future, y compris en période de ralentissement économique. Ces entreprises seront peut-être en mesure d'accélérer leurs gains de parts de marché tandis que leurs concurrentes plus fragiles pourraient disparaître.

Dans l'ensemble, nous sommes de plus en plus séduits par les opportunités que nous décelons parmi les valeurs de croissance. Il est vrai que nous entrons dans une période de taux d'intérêt et d'inflation structurellement plus élevés. Nous reconnaissons également que les entreprises auront peut être plus de mal à augmenter leurs multiples de valorisation et/ou leurs marges bénéficiaires. Cela dit, nous sommes sereins quant à la pertinence de notre stratégie, qui se traduit par un portefeuille concentré d'entreprises innovantes qui jouissent d'avantages concurrentiels significatifs et sont susceptibles d'accroître durablement leur chiffre d'affaires et leurs flux de trésorerie.

 

1 Tel que mesuré par les indices Russell 1000® Growth, S&P 500® et Russell 1000® Value, données au 6 décembre 2022.
2 Source : Bloomberg, données en date du 7 décembre 2022.

L'indice Russell 1000® Growth reflète la performance des valeurs américaines de grande capitalisation présentant des ratios cours/valeur comptable et des niveaux anticipés de croissance plus élevés que le reste du marché.

L’indice des prix à la consommation (IPC) est un indice non géré représentant le taux d’inflation des prix à la consommation aux États-Unis, tel que déterminé par le département américain des statistiques du marché de l’emploi (U.S. Department of Labor Statistics).

Market GPS

Perspectives d'investissement à mi-année 2023


Information importante

Les secteurs technologiques peuvent être considérablement affectées par l’obsolescence des technologies existantes, la brièveté des cycles de production, la chute des prix et des bénéfices, la concurrence des nouveaux arrivants sur le marché et la conjoncture économique dans son ensemble Un investissement centré sur une seule industrie pourrait être plus volatil que la performance d’investissements moins concentrés et que le marché dans son ensemble.

Les opinions exprimées sont celles de l'auteur au moment de la publication et peuvent différer de celles d'autres personnes/équipes de Janus Henderson Investors. Les références faites à des titres individuels ne constituent pas une recommandation d'achat, de vente ou de détention d'un titre, d'une stratégie d'investissement ou d'un secteur de marché, et ne doivent pas être considérées comme rentables. Janus Henderson Investors, son conseiller affilié ou ses employés peuvent avoir une position dans les titres mentionnés.

 

Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs. Toutes les données de performance tiennent compte du revenu, des gains et des pertes en capital mais n'incluent pas les frais récurrents ou les autres dépenses du fonds.

 

La valeur d’un investissement et ses rendements peuvent augmenter ou diminuer et vous pourriez ne pas récupérer l’intégralité du montant investi à l’origine.

 

Les informations contenues dans cet article ne constituent pas une recommandation d'investissement.

 

Communication Publicitaire.

 Glossaire

 

 

 

 

 

Informations importantes

Veuillez consulter, ci-dessous, les informations importantes relatives aux fonds visés dans cet article.

Janus Henderson Capital Funds Plc est un OPCVM établi conformément à la législation irlandaise, avec une responsabilité séparée entre les fonds. Nous rappelons aux investisseurs qu'ils doivent uniquement baser leurs décisions d'investissement sur le Prospectus le plus récent qui contient les informations relatives aux frais, aux charges et aux risques, qui peut être obtenu auprès de tous les distributeurs et agents payeurs/agent de facilités il est important de bien en prendre connaissance. Ce document est une communication promotionnelle. Veuillez vous reporter au prospectus de l'OPCVM et au DICI avant de prendre toute décision finale d'investissement. Il est possible qu'un investissement dans le fonds ne convienne pas à l'ensemble des investisseurs et qu'il ne soit pas accessible à tous les investisseurs dans toutes les juridictions; il n'est pas disponible pour les personnes des Etats-Unis. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Le taux de rendement peut varier et la valeur principale d'un investissement peut fluctuer en fonction de l'évolution des taux de change et du marché. Il est possible que la valeur des actions, lors de leur cession, soit supérieure ou inférieure à leur coût d'origine. Ce document n'est pas une sollicitation pour la vente d'actions et aucune des informations qu'il contient n'est destinée à être un conseil d'investissement. Janus Henderson Investors Europe S.A. peut décider de mettre fin aux modalités de commercialisation de cet Organisme de Placement Collectif conformément à la réglementation en vigueur.
    Specific risks
  • Les actions/parts peuvent perdre rapidement de la valeur et impliquent généralement des niveaux de risques plus élevés que les obligations ou les instruments du marché monétaire. La valeur de votre placement peut par conséquent chuter.
  • Les actions des sociétés petites et moyennes peuvent être plus volatiles que celles des grandes sociétés, et il peut parfois s’avérer difficile de valoriser ou de vendre des actions au prix ou dans le délai souhaités, ce qui augmente le risque de pertes.
  • Un Fonds fortement exposé à une région géographique ou à un pays donné implique des risques plus importants qu’un Fonds plus largement diversifié.
  • Ce Fonds peut avoir un portefeuille particulièrement concentré par rapport à son univers d’investissement ou à d’autres fonds de son secteur. Un événement défavorable, même s’il n’affecte qu’un petit nombre de holdings, peut entraîner une volatilité ou des pertes importantes pour le Fonds.
  • Le Fonds peut avoir recours à des instruments dérivés dans le but de réaliser ses objectifs d’investissement. Cela peut générer un « effet de levier », qui peut amplifier les résultats d’un investissement, et les gains ou les pertes pour le Fonds peuvent être supérieurs au coût de l’instrument dérivé. Les instruments dérivés présentent également d’autres risques, et en particulier celui qu’une contrepartie à un instrument dérivé ne respecte pas ses obligations contractuelles.
  • Si le Fonds détient des actifs dans des devises autres que la devise de référence du Fonds ou si vous investissez dans une catégorie d’actions/de parts d’une devise différente de celle du Fonds (sauf si elle est «couverte»), la valeur de votre investissement peut être soumise aux variations des taux de change.
  • Lorsque le Fonds, ou une catégorie d’actions/de parts couverte, vise à atténuer les fluctuations de change d’une devise par rapport à la devise de référence, la stratégie elle-même peut créer un impact positif ou négatif relativement à la valeur du Fonds en raison des différences de taux d’intérêt à court terme entre les devises.
  • Les titres du Fonds peuvent devenir difficiles à valoriser ou à céder au prix ou au moment désiré, surtout dans des conditions de marché extrêmes où les prix des actifs peuvent chuter, ce qui augmente le risque de pertes sur investissements.
  • Le Fonds peut perdre de l’argent si une contrepartie avec laquelle le Fonds négocie ne veut ou ne peut plus honorer ses obligations, ou en raison d’un échec ou d’un retard dans les processus opérationnels ou de la défaillance d’un fournisseur tiers.