Instantané : Comment interpréter la dernière réunion de politique monétaire de la Fed
La Réserve fédérale (Fed) n'a pas modifié les taux, jugulant même l'idée d'une hausse de ces derniers, et a annoncé son intention de ralentir la réduction de son bilan. Le gérant Seth Meyer dissèque la décision de la Fed et discute de la pertinence pour les investisseurs.
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Principaux points à retenir :
- La Réserve fédérale (Fed) ait choisi de maintenir ses taux inchangés, dissipant toute crainte sur un éventuel relèvement futur, et elle a annoncé son intention de ralentir la réduction de son bilan.
- Malgré une certaine persistance ces derniers mois, l’inflation a conservé sa tendance baissière l’an dernier, indiquant clairement que la politique restrictive fonctionnait, mais à un rythme plus lent que ne l’avaient anticipé les marchés. Par conséquent, la question n’est pas de savoir si les taux seront abaissés, mais plutôt quand.
- Bien que beaucoup d’attention ait été accordée au rythme prévisionnel de ces baisses de taux, les investisseurs ne devraient pas laisser leurs décisions d’investissement dépendre de telles projections. Un tour de vis monétaire étant désormais définitivement exclu, les investisseurs devraient se tourner vers les rendements plus élevés qu'offre actuellement le marché tout en attendant d’éventuelles baisses des taux.
L'Indice des prix à la consommation (IPC) est un indice non géré représentant le taux d'inflation des prix à la consommation aux États-Unis, tel que déterminé par le département américain des statistiques du marché de l’emploi (U.S. Department of Labor Statistics).
La duration mesure la sensibilité du cours d’une obligation aux variations des taux d’intérêt. Plus la duration d’une obligation est élevée, plus celle-ci est sensible aux variations des taux d’intérêt et vice versa.
Dépenses de consommation personnelle (« Personal Consumption Expenditure » ou PCE) Un indicateur du montant que les consommateurs américains dépensent en biens et services. Il constitue une composante importante du PIB global.
VolatilitéLe taux et l’ampleur de l'évolution à la hausse ou à la baisse du cours d’un portefeuille, d’un titre ou d’un indice.
Rendement : niveau de revenu offert par un titre financier, généralement exprimé en pourcentage.Dans le cas d'une obligation, il s'agit du paiement du coupon divisé par le cours actuel de l'obligation.
Information importante
Les titres obligataires sont exposés aux risques de taux d’intérêt, d’inflation, de crédit et de défaut. Le marché obligataire est volatil. Lorsque les taux d’intérêt augmentent, le prix des obligations baisse généralement, et vice versa. Le remboursement du capital n’est pas garanti et les prix peuvent baisser si un émetteur n’honore pas ses paiements en temps voulu ou si sa situation financière se dégrade.
Les produits titrisés, tels que les titres adossés à des créances hypothécaires ou à des actifs, sont plus sensibles aux variations de taux d'intérêt, sont exposés à un risque de prolongement et de remboursement anticipé et sont soumis à des risques de crédit, de valorisation et de liquidité plus importants que les autres titres obligataires.
JHI
JHI
Seth Meyer : Bonjour, je m’appelle Seth Meyer et je suis Gérant obligataire chez Janus Henderson. Je vous propose de faire un point rapide et de vous donner les principales leçons à retenir de la réunion de la Fed de ce jour.
Les attentes de la Fed ou des marchés n’ont pas vraiment changé. Ces derniers avaient vraiment commencé à intégrer la possibilité que la Fed prononce le mot que nous ne voulions pas entendre, à savoir celui de « relèvement ». Or cette dernière s’est efforcée de nous dire aujourd’hui qu'une hausse était totalement exclue, mais également que dans la plupart des cas et des scénarios, une baisse était l'évènement le plus probable. Les marchés prévoyaient 3 baisses de taux en mars, 6 baisses au début de l'année. Or il est clair que ce chiffre sera nettement inférieur.
À combien s'établit-il réellement ? Selon toute vraisemblance, il se situe entre zéro et un sur l’année, c’est probablement ce qu'envisage la Fed. Pour une raison simple : l’inflation est plus forte que prévu en ce début d’année. Qu’il s’agisse de l’IPC [indice des prix à la consommation] ou de l'indicateur préféré de la Fed, qui est le PCE [Personal Consumption Expenditures], l’inflation est plus élevée que prévu. La persistance des pressions inflationnistes de certaines composantes est également source d'inquiétudes.
La croissance économique demeure relativement résiliente et l’emploi demeure relativement vigoureux, ce qui n'est vraiment pas pour déplaire à la Fed. Je pense qu'elle essaie simplement de gagner du temps. S'agissant de l'évolution des taux, la Fed privilégie le statu quo et attend de voir si elle a suffisamment durci sa politique.
Est-ce qu'un taux à 5,375%, soit le point médian de sa fourchette, suffisent pour commencer à résoudre ce problème inflationniste contre lequel elle se bat depuis un certain temps ? Cela reste à voir. Il ressort très clairement des conversations d’aujourd’hui, que ce soit dans le communiqué ou la conférence de presse, que le mot « relèvement » n’a non seulement pas été abordé, mais que ce n’est pas quelque chose auquel la Fed a pensé.
La seule véritable nouveauté qui ressort du communiqué de presse de la Fed a été la poursuite de la réduction de son bilan, mais à un rythme plus lent. Elle a choisi de laisser son taux d'amortissement des hypothèques exactement au même niveau qu’auparavant, mais de réduire la voilure de ses ventes de bons du Trésor, de 60 milliards de dollars à 25 milliards de dollars par mois. Elle continue donc de réduire la taille globale de son bilan, mais à un rythme plus lent.
Chez Janus Henderson, nous restons convaincus que la politique restrictive de la Fed ralentit la croissance économique et freine l’inflation, mais qu’elle procède manifestement à un rythme plus lent que ce que nous avons observé à la fin 2023. Nous estimons également que la patience est de mise. À l’heure actuelle, nous sommes d'avis que plus la politique restera restrictive, plus il est probable que la Fed finisse par renouer avec son objectif d'inflation de 2 %.
Si nous envisageons la suite et si nous réfléchissons au déploiement de capitaux des investisseurs, nous sommes d'avis qu’une approche multisectorielle sur ce marché obligataire s'impose afin de générer les meilleures performances corrigées du risque possibles. En effet, la volatilité créée aujourd’hui par la Fed sur les marchés obligataires donne naissance à de nombreuses opportunités, qu’il s’agisse des actifs titrisés par rapport aux obligations d’entreprises ou de s'appuyer sur la duration lorsque nous le jugeons approprié.
Que les taux soient élevés pendant plus longtemps ou pour le moment, les investisseurs devraient vraiment s'intéresser à ces rendements qui sont les plus élevés de la décennie.
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