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Des ressources naturelles prêtes à être rechargées

L’équipe Ressources naturelles internationales présente les perspectives du secteur pour 2023 et au-delà, et explique pourquoi, malgré l’impact de l’inflation, les arguments en faveur d’un investissement à long terme dans les ressources naturelles restent probants.

Daniel Sullivan

Daniel Sullivan

Responsable Ressources naturelles internationales | Gérant de portefeuille


Tal Lomnitzer, CFA

Tal Lomnitzer, CFA

Gérant de portefeuille senior


Darko Kuzmanovic

Darko Kuzmanovic

Gérant de portefeuille


21 déc. 2022
7 minutes de lecture

Principaux points à retenir :​

  • Les mesures mises en place par les banques centrales pour juguler l’inflation ont réduit les prévisions de croissance et les dépenses d’investissement dans les grands projets, ce qui pourrait à terme faire grimper les prix des matières premières en raison d’une forte demande dans un contexte de faible croissance de l’offre.
  • Les sociétés minières, énergétiques et agricoles n’investissent pas suffisamment de capitaux pour répondre à la demande actuelle et future. Or, une demande plus forte devrait entraîner une hausse des prix des matières premières, améliorer leurs marges bénéficiaires et encourager les investissements en faveur de leur croissance et leur expansion.
  • Le secteur des ressources naturelles pourrait poursuivre son redressement à mesure que la demande reprend, aidée par la transition vers les énergies renouvelables, l’offre restreinte de matières premières et la réouverture économique de la Chine.

2022 semble avoir été une année de transition pour les marchés actions. Au moment où nous écrivons ces lignes, les actions internationales sont en baisse de plus de 18 % en dollars US, mais les entreprises du secteur des ressources naturelles se sont quant à elles relativement bien comportées, avec une hausse de près de 8 % de l’indice S&P Global Natural Resources.1

L’un des deux principaux événements inattendus de 2022 a été le conflit entre la Russie et l’Ukraine, qui a considérablement tendu les marchés mondiaux de l’énergie, et par là même, étouffé la croissance économique et stimulé l’inflation. L’autre a été la détermination des banques centrales à relever les taux d’intérêt pour contrôler l’inflation. Selon nous, le choc concernant les taux est désormais assimilé, les marchés ont intégré les hausses de taux agressives et commencent à tenir compte de la normalisation de l’inflation et de la croissance dans leurs valorisations.

Au cours des dernières semaines de l’année, les actions du secteur des ressources naturelles et les prix des matières premières semblent avoir pris un virage après avoir atteint un plancher en octobre. Tous les secteurs et toutes les entreprises n’auront pas bénéficié d’une reprise en douceur. Dès lors, une sélection de titres « bottom-up » à la recherche d’opportunités dans les secteurs de l’exploitation minière, de l’énergie et de l’agriculture, tout au long de la chaîne d’approvisionnement, permet de privilégier les segments présentant les fondamentaux les plus attrayants.

Les dommages collatéraux de la guerre contre l’inflation ?

Cette année, et compte tenu des mesures prises par les banques centrales pour contenir l’inflation, la croissance économique a ralenti. À la veille de 2023, l’inflation semble devoir atteindre un pic, à mesure que les économies mondiales s’adaptent au resserrement des politiques monétaires et de l’offre de ressources naturelles.

Le cuivre fait office de baromètre économique. Face à la brutalité du ralentissement économique, les prix du cuivre ont reculé d’environ 25 %, mais au moment où nous écrivons ces lignes, la moitié de cette chute a déjà été récupérée.  De la même manière, les actions des compagnies de cuivre ont chuté de plus de 50 %, et ont déjà récupéré plus de la moitié de cette chute (Solactive Global Copper Miners Total Return Index dans le graphique 1).

Selon nous, il pourrait s’agir d’un signe très positif pour l’économie et les marchés mondiaux, tout particulièrement pour le secteur des ressources naturelles. La demande et le prix d’un autre métal sensible à l’économie — le nickel — restent dynamiques, soutenus par la réouverture économique de la Chine qui stimule la croissance économique mondiale.

Graphique 1 : Prix du cuivre (en dollar US) et indice des compagnies de cuivre

Source : Bloomberg, Janus Henderson Investors. Données quotidiennes du 29 novembre 2017 au 19 décembre 2022. Les performances passées ne permettent pas de prédire les performances futures.

Même si le cours du cuivre est susceptible de fluctuer à court terme, il s’agit de l’un des éléments constitutifs d’une économie électrifiée et il est essentiel à la croissance mondiale à long terme des énergies renouvelables. Les matières premières majeures telles que le cuivre, le lithium, le cobalt et le nickel sont des catalyseurs de la décarbonation. Il s’agit là d’un changement structurel fondamental pour les ressources naturelles, qui devrait soutenir la demande et l’offre de ces matières premières stratégiques et de bien d’autres pour les années à venir.

Un thème sous-estimé à surveiller

Au cours des prochaines années, un des principaux thèmes à suivre concernera la question de l’offre et la nécessité pour les compagnies minières d’accélérer leurs dépenses d’investissement (capex). Le niveau très bas des stocks de matières premières et la faible croissance de l’offre ont fait grimper les prix de pratiquement toutes les matières premières. Selon nous, les entreprises minières, énergétiques et agricoles n’investissent pas suffisamment de capitaux pour répondre aux niveaux plus élevés de la demande actuelle et future (graphique 2).

Qu’est-ce que cela signifie ? Lorsque la demande mondiale commencera à rebondir, le marché des ressources naturelles devra très probablement composer avec des stocks faibles et une nouvelle offre limitée. Cela pourrait porter les prix des matières premières à des niveaux qui augmentent les marges bénéficiaires et encourager les entreprises du secteur des ressources naturelles à accroître leurs investissements pour favoriser leur croissance et leur expansion.

Graphique 2 : Les niveaux réels des dépenses d’investissement sont à leur plus bas niveau depuis 30 ans dans le secteur minier

Source : Jeffries Equity Research, Métaux et mines, 27 mars 2022. Données en base 100 en 1992. Informations relatives aux entreprises publiées par Bloomberg, Wood Mackenzie, ABARE, EIA, China NBS, Johnson Matthey, estimations de Jefferies. Rien ne garantit que les tendances passées se poursuivront ni que les prévisions se réaliseront.

Même si les sociétés minières venaient à redéfinir leurs priorités en matière de dépenses d’investissement, les contraintes de main-d’œuvre, la réglementation, la lenteur des processus d’obtention de permis et l’incertitude fiscale sont telles que la disponibilité de nouvelles sources d’approvisionnement prendra vraisemblablement du temps. Une prime pourrait apparaître pour les petites entreprises ayant des projets de développement et nous ne serions pas surpris d’assister à une augmentation de l’activité de fusion et d’acquisition, avec de grandes entreprises à la recherche de nouveaux projets auprès de « juniors » qui ont su prospecter et identifier de nouveaux gisements.

La rémunération des actionnaires reste le principal objectif des politiques d’allocation du capital des sociétés minières, énergétiques et agricoles. Malgré les risques macroéconomiques, les bilans des entreprises sont généralement solides et offrent un potentiel de performance intéressant pour les actionnaires.

La décarbonation est le moteur des secteurs de l’énergie et des mines

Nous nous attendons à ce que le thème de la décarbonation à long terme s’accélère en 2023, sous l’effet d’une combinaison d’incitations économiques et de politiques gouvernementales, telles que la loi sur la réduction de l’inflation aux États-Unis.

De nouveaux projets éoliens, solaires et d’hydrogène devraient être annoncés, et la pénétration des véhicules électriques devrait continuer à s’accélérer. Ces évolutions alimentent la demande adressée aux entreprises technologiques dans les énergies renouvelables, ainsi que celle des métaux essentiels à la réalisation d’un avenir neutre en carbone, tels que le cuivre, le lithium et l’acier à faible teneur en carbone.

Compte tenu de la nature intermittente des énergies renouvelables (le vent ne souffle pas toujours et le soleil ne brille pas toujours), nous nous attendons à ce que davantage de projets nucléaires soient annoncés, car ils constituent une source fiable pour les bouquets énergétiques des différents pays. Non sans controverse, et face à la crise énergétique, le nucléaire pourrait assurer la sécurité énergétique des pays tributaires d’autres nations pour leurs besoins en énergie.

Éléments moteurs à court et à long terme pour le secteur agricole

Dans un futur proche, les marchés agricoles devraient rester tendus. Les ratios « stock-utilisation » pour le blé, le maïs et le soja ont été mis à mal par les sécheresses en Chine, aux États-Unis et en Europe, ainsi que par l’invasion russe de l’Ukraine, qui est un fournisseur majeur de produits agricoles dans le monde.

En supposant un retour à des conditions météorologiques plus normales à moyen terme, il pourrait falloir plusieurs saisons de récolte pour reconstituer les stocks et apaiser les tensions sur ces marchés. Dans le même temps, la population mondiale ayant atteint huit milliards d’habitants en novembre de cette année, la demande à long terme de produits agricoles pour nourrir la planète va inexorablement croître, et ce, d’autant plus que les Nations unies prévoient une population mondiale de 10 milliards d’habitants d’ici 2057. Voilà qui est de bon augure pour la situation économique des agriculteurs et des fournisseurs d’intrants agricoles tels que les semences, les engrais et les produits chimiques pour cultures.

En synthèse

En 2023, pour un grand nombre de matières premières, nous pourrions assister à la résurgence d’une forte demande structurelle associée à une croissance limitée de l’offre, ce qui entraînerait une hausse des prix pour certaines des principales matières premières et entreprises du secteur des ressources naturelles. Les thèmes à plus long terme de la décarbonation et de l’absence de projets de croissance de qualité sont susceptibles de conduire à une restriction de l’offre et à une augmentation de l’activité de fusion et d’acquisition lorsque la demande rebondira.

Une approche d’investissement gratifiante dans le secteur des ressources naturelles pourrait être fondée sur une sélection de titres « bottom-up », axée sur les entreprises disposant d’actifs de premier ordre, à faibles coûts, bénéficiant d’une croissance continue, et dotées d’un bilan solide, d’un profil environnemental, social et de gouvernance (ESG) favorable ou en amélioration, ainsi que d’équipes de direction de qualité.

 

1 Performance totale depuis le début de l’année du MSCI World Index par rapport au S&P Global Natural Resources Index en dollars US jusqu’au 19 décembre 2022. Les performances passées ne permettent pas de prédire les performances futures.

 Bilan : état financier qui résume l’actif, le passif et les capitaux propres d’une entreprise à un moment donné.

Politique monétaire : politique d’une banque centrale visant à influencer le niveau d’inflation et de croissance d’une économie. Elle comprend le contrôle des taux d’intérêt et de la masse monétaire.

Neutre en carbone:désigne la réduction des émissions de gaz à effet de serre à un niveau aussi proche de zéro que possible afin d’éviter les pires conséquences du changement climatique et de préserver une planète vivable.

Ratio stock-utilisation: indicateur du niveau de stock de report pour une matière première, en pourcentage de la demande totale.

Marché rendu : se produit lorsque l’offre est limitée en raison d’une forte demande, ce qui entraîne une hausse des prix.

L’indice MSCI World℠ reflète la performance du marché des actions des marchés développés mondiaux.

L’indice S&P Global Natural Resources reflète la performance des grandes entreprises de ressources naturelles et de matières premières cotées en bourse dans les secteurs de l’agroalimentaire, de l’énergie, des métaux et des mines.

Le Solactive Global Copper Miners Index est composé d’entreprises internationales actives dans l’exploration, l’extraction et/ou le raffinage du cuivre.

Market GPS

Perspectives d'investissement à mi-année 2023


Information importante

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Les entreprises du secteur des ressources naturelles sont fortement exposées aux variations de l'offre et de la demande de ressources naturelles, aux prix de l'énergie et des matières premières, aux évolutions politiques et économiques, aux sinistres environnementaux, ainsi qu'aux projets de conservation d'énergie et d'exploration.

Les secteurs de l'énergie peuvent sensiblement pâtir des fluctuations des prix de l'énergie, de l'offre et de la demande de combustibles, des initiatives de conservation, du succès des projets d'exploration, des réglementations fiscales et d'autres réglementations gouvernementales.

L'investissement durable ou environnemental, social et de gouvernance (ESG) prend en compte des facteurs au-delà de l'analyse financière traditionnelle. Cette approche peut limiter les investissements disponibles et conduire à des performances et des expositions différentes. Ces dernières peuvent s’avérer plus concentrées dans certains domaines que le marché dans son ensemble.

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