Comment le secteur de la santé s’est-il comporté au premier trimestre ?
Les actions du secteur de la santé ont reculé au premier trimestre, mais ont mieux résisté que le reste des marchés. Je pense que ceci s’explique par la nature défensive d’une bonne partie du secteur de la santé. Nous nous trouvons actuellement dans un environnement marqué par la hausse des taux d’intérêt et par les préoccupations relatives au ralentissement de l’économie. Or, les caractéristiques défensives du secteur de la santé, et plus particulièrement de certains de ses sous-secteurs, se démarquent dans ce type d’environnement. C’est ainsi qu’au premier trimestre, les grandes capitalisations pharmaceutiques, les distributeurs de médicaments et les compagnies d’assurance maladie (qui opèrent pratiquement indépendamment de l’activité économique) ont tous surperformé durant le trimestre.
Les valeurs biotechnologiques de petite et moyenne taille ont enregistré un repli spectaculaire : que pensez-vous de ce marché ?
Les valeurs biotechnologiques ont subi l’an dernier l’une des plus fortes baisses jamais enregistrées en termes absolus et, de loin, la plus importante jamais observée en termes relatifs. Ceci est dû à plusieurs facteurs, des craintes liées à la hausse des taux d’intérêt à celles que suscite la possible réforme des prix des médicaments.
Dans de nombreux cas, nous pensons que ces inquiétudes sont exagérées et les valorisations du secteur nous paraissent particulièrement attractives. En effet, bon nombre d’entreprises se négocient en dessous des niveaux de trésorerie de leur bilan tandis que d’autres se négocient comme si elles n’avaient qu’un portefeuille très limité de projets en développement, là où nous pensons qu’elles proposent de réelles innovations qui pourraient avoir un impact significatif sur la santé humaine.
Qu’est-ce qui pourrait permettre aux valeurs biotechnologiques d’amorcer une reprise ?
Nous pensons qu’en dépit de la contraction des cours des biotechnologies, l’innovation dans ce secteur est bien vivante, et même qu’elle s’accélère. Nous nous attendons à ce que les derniers essais cliniques donnent des résultats significatifs dans des domaines très importants comme le cancer, la maladie d’Alzheimer, l’obésité, le diabète, la dystrophie musculaire, pour n’en citer que quelques-uns. En outre, les prochaines décennies pourraient se révéler des plus importantes en termes d’innovation réelle, susceptible de modifier la pratique de la médecine.
D’autre part, après une période de vaches maigres, l’activité de fusions-acquisitions pourrait connaître une reprise significative, sous l’effet de deux grands facteurs. Tout d’abord, les grandes sociétés pharmaceutiques disposent de plus de 500 milliards de dollars de liquidités dans leurs bilans et nombre d’entre elles ont besoin d’étoffer leur portefeuille de produits en développement. Par ailleurs, quantité d’entreprises de biotechnologie nous paraissent fortement décotées. Nous anticipons donc une reprise des fusions-acquisitions qui pourrait raviver l’enthousiasme pour les biotechnologies.
Ainsi, compte tenu du repli observé récemment et de l’innovation florissante dans le secteur, nous pensons qu’il est opportun de s’intéresser au secteur de la santé.
L’industrie de la santé est soumise à des réglementations gouvernementales, des taux de remboursement et des approbations gouvernementales de produits et de services différents, ce qui pourrait avoir une incidence considérable sur les prix et la disponibilité et celle-ci peut être légèrement affectée par une obsolescence rapide et par l’expiration des brevets.
La volatilité mesure le risque en utilisant la dispersion des performances pour un investissement donné.