Le compromis intéressant du secteur de la santé
Selon Andy Acker, gérant de portefeuille, le secteur de la santé semble bien positionné pour offrir à la fois une protection contre la volatilité des marchés et des opportunités de croissance à long terme.

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Principaux points à retenir :
- Le secteur de la santé surperforme l'ensemble du marché actions depuis le début de l'année 2022, et ce grâce au pouvoir de fixation des prix et au caractère non-cyclique de certaines entreprises, comme les groupes pharmaceutiques et les prestataires de gestion des soins (MCO).
- Ces caractéristiques devraient continuer à porter leurs fruits dans un contexte marqué par des taux d’intérêt et une inflation élevés. Parallèlement, quelques lueurs d'espoir commencent à apparaître dans certains domaines de la santé qui ont sous-performé récemment, en particulier la biotechnologie.
- Après une correction historique, les acteurs de ce segment devraient bénéficier de leurs valorisations attractives, des bons résultats de leurs essais cliniques et d'une meilleure visibilité règlementaire concernant les prix des médicaments, et ainsi voir leur cours de bourse repartir de l'avant.
Depuis janvier 2022, le secteur de la santé bénéficie surtout de sa nature défensive, l'indice S&P 500® qui lui est dédié n'ayant perdu que 5,7 % contre -14,3 % pour l’indice S&P 500® . 1 Compte tenu des perspectives de hausse des taux et de ralentissement de la croissance, le pouvoir de fixation des prix et la non-cyclicité des groupes pharmaceutiques et des prestataires de gestion des soins (MCO), notamment, devraient rester des avantages non-négligeables. Dans le même temps, les innovations se succèdent dans le secteur et pourraient finir par attirer les investisseurs.
Des performances meilleures que prévu
Dans le secteur de la santé, les valeurs les plus performantes de l’année appartiennent aux segments des prestataires de gestion des soins (MCO), des grandes capitalisations biopharmaceutiques, des distributeurs et des gestionnaires de prestations pharmaceutiques. Ces segments d'activité sont généralement en mesure de répercuter les hausses de prix et d'enregistrer une demande constante. Dans le domaine de la prestation de services de gestion des soins (managed care), par exemple, le prix des polices d'assurance est réajusté chaque année, ce qui permet aux entreprises d'augmenter leurs primes en réponse à la remonté des coûts. De plus, les montants investis dans des titres à court terme sont reconduits au fur et à mesure du renouvellement des polices, ce qui permet de capitaliser sur la hausse des taux. Parallèlement, la demande constante de médicaments assure la pérennité des flux de trésorerie et renforcer les bilans des groupes pharmaceutiques. L’industrie dispose également de nombreux leviers pour réduire les dépenses et augmenter les prix des médicaments. Les hausses de prix des médicaments sont également favorables aux distributeurs et aux gestionnaires de prestations pharmaceutiques (qui forment la chaîne logistique de la distribution des médicaments aux États-Unis). Les marges bénéficiaires de ces entreprises sont étroitement corrélées avec l'évolution des prix et des volumes des produits pharmaceutiques.
Les entreprises ont enregistré une croissance globalement soutenue de leurs bénéfices cette année et le secteur dans son intégralité a enregistré le deuxième différentiel positif le plus important entre les bénéfices réels et les bénéfices estimés au deuxième trimestre, selon FactSet.2
Graphique 1 : La santé affirme son caractère défensif en 2022

Source : Bloomberg, données du 3 janvier 2022 au 9 septembre 2022. Indices rebasés à 100 à partir du 3 janvier 2022.
Les désavantages du long terme
A l'inverse, les entreprises de la santé dont l'activité s'inscrit sur le long terme, dont les flux de trésorerie se matérialisent sur longue échéance, ont sous-performé face à la remontée des taux d'intérêt. La hausse des coûts et les perturbations liées à la COVID-19 ont également pénalisé certains segments du secteur. Par exemple, les prestataires de soins, tels que les hôpitaux, ne bénéficient toujours pas d'un rebond des volumes de patients, toujours inférieurs aux niveaux pré-COVID, en raison d'une pénurie d'infirmières et d'autres personnels. De même, les fabricants d'équipements médicaux ont souffert d'un repli des volumes et d'une baisse de leurs marges en raison d'un pouvoir de fixation des prix limité et d'un approvisionnement perturbé.
L'un des segments les plus décevants a été la biotechnologie, en particulier les petites et moyennes capitalisations, qui ont subi une correction anormalement longue et marquée. De février 2021 jusqu’à un creux au début de mai 2022, l’indice S&P Biotechnology Select Industry, indice de référence du segment, a chuté de 64 %, sous-performant le S&P 500 de 66 % et le secteur de la santé S&P 500 de 75 % – l’écart relatif le plus important depuis la création de l’indice Biotechnology Select Industry début 2006. En fait, à un moment donné, plus de 200 entreprises se négociaient en dessous de la valeur de la trésorerie dans leurs bilans. Nous avons également identifié beaucoup plus d'entreprises dont la valeur de leur pipeline de médicaments était estimée à zéro, voire était négatives.
Graphique 2 : Valeur d'entreprise* totale des sociétés biotechnologiques spécialistes du développement, du 8 février 2021 au 30 juin 2022
La valeur d'entreprise totale du secteur de la biotechnologie a diminué - au plus bas - de 70 % depuis 2021.

Source : Capital IQ, au 30 juin 2022. *La valeur d’entreprise est la somme de la capitalisation boursière, des actions privilégiées et de la dette d’une entreprise, moins la trésorerie et les équivalents de trésorerie ; il s'agit d'un indicateur de sa valeur de marché (son coût d’acquisition potentiel).
Les lueurs d'espoir
D'après nous, de telles valorisations n'ont pas de sens et nous constatons les premiers signes d'un rebond. L'activité de fusion et d'acquisition (M&A) est repartie de l'avant, avec notamment des opérations à plusieurs milliards de dollars annoncées au cours des derniers mois. Pfizer a par exemple annoncé le rachat de Biohaven Pharmaceuticals (pour près de 12 milliards de dollars, soit une prime d’environ 80 %) et de Global Blood Therapeutics (pour plus de 5 milliards de dollars, soit une prime de plus de 100 %). Comme de nombreux groupes pharmaceutiques seront confrontées à l’expiration des brevets de médicaments vedettes3 au cours de la prochaine décennie, d’autres opérations sont à prévoir.
Graphique 3 : Reprise de l’activité de fusions et acquisitions dans le secteur biotechnologique

Source : Bloomberg, au 13 septembre 2021.
Les investisseurs commencent également à récompenser à nouveau les données positives des essais cliniques. En août, Alnylam a annoncé des résultats positifs de son étude de phase 3 pour un traitement expérimental à base d'agents ARNi de l'amylose médiée par la transthyrétine (ATTR), une maladie héréditaire pouvant entraîner une défaillance des organes. De même, en septembre, Akero Therapeutics a publié de bons résultats de phase 2 pour son traitement de la stéatohépatite non alcoolique (NASH), une forme grave de stéatose hépatique qui affecte plus de 10 millions de patients aux États-Unis. Dans les deux cas, les actions se sont inscrites en forte hausse à la suite de la publication des données. Nous tablons sur de nouvelles publications positives dans les mois à venir, notamment concernant la maladie d'Alzheimer, les cancers et l'obésité. Parallèlement, la première thérapie génique pour l’hémophilie a été récemment approuvée en Europe et, dans les mois à venir, nous anticipons le dépôt d'un nouveau dossier devant les autorités réglementaires pour la première thérapie génique contre la maladie musculaire de Duchenne, une maladie génétique souvent mortelle qui touche des dizaines de milliers d’enfants. Selon nous, ces marchés finaux, au fort potentiel, pourraient accélérer la croissance des revenus du secteur dans les années à venir.
Un obstacle en moins
L’indice S&P Biotechnology Select Industry a déjà regagné plus de 30 % depuis le début du mois de mai.4 Tout dépendra de la capacité du secteur de la biotechnologie à maintenir cette dynamique haussière. La hausse des taux d’intérêt, l’inflation élevée et d’autres facteurs macroéconomiques pourraient continuer à doper la volatilité.
Fort heureusement, d'autres lueurs d'espoir sont apparues. En août, la loi Inflation Reduction Act a été promulgué aux États-Unis. Le projet de loi, qui modifie la tarification des médicaments, élimine une vraie source d’incertitude qui pénalisait le secteur de la santé depuis plus de six ans. D'après nous, ce texte de loi est meilleur que prévu, avec par exemple une réduction du reste à charge pour les seniors et une renégociation des prix des médicaments uniquement après une période prolongée sur le marché. Le principal inconvénient, selon nous, est la différence de traitement entre les médicaments par voie orale et les médicaments biologiques (injectables). Alors que la renégociation du prix des médicaments biologiques ne commencerait que 13 à 15 ans après le lancement commercial, la période de grâce pour les pilules à petites molécules n’est que de neuf ans. Nous pensons que ce délai plus long pourrait décourager l'investissement dans des domaines indispensables, comme les thérapies contre les cancers de la sphère ORL.
Hopefully, this legislative flaw can be addressed before having an adverse impact. But overall, we believe the reform is manageable, with only a modest impact over the next decade on the industry (estimated by the Congressional Budget Office at roughly 2% of total biopharma revenues5). Most importantly, it eliminates what had been a significant overhang for the sector – and is hopefully a sign of more positive things to come for health care.
1 Bloomberg, données du 3 janvier 2022 au 9 septembre 2022. L’indice S&P 500 Health Care est composé des sociétés de l’indice S&P 500 qui appartiennent au secteur de la santé selon la classification GICS®.
2 FactSet, au 5 août 2022.
3 Un médicament vedette est un médicament dont les ventes annuelles représentent au minimum 1 milliard de dollars.
9 Bloomberg. Données du 11 mai 2022 au 13 septembre 2022.
5 Estimation des coûts du Congressional Budget Office, au 15 juillet 2022.
L’indice S&P 500® reflète la performance des actions américaines de grande capitalisation et est représentatif de la performance des marchés actions américains. L'indice S&P 500® Biotechnology Select reflète les performances des entreprises essentiellement actives dans la recherche, le développement, la fabrication et/ou la commercialisation de produits reposant sur l'analyse et l'ingénierie génétiques.
Les opinions exprimées ici sont celles de l'auteur au moment de la publication du présent document et peuvent différer de celles d'autres collaborateurs/équipes de Janus Henderson Investors. Les références à des titres, fonds, secteurs et indices au sein du présent document ne sauraient être interprétées comme une offre ou une sollicitation d'achat ou de vente.
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- Les actions/parts peuvent perdre rapidement de la valeur et impliquent généralement des niveaux de risques plus élevés que les obligations ou les instruments du marché monétaire. La valeur de votre placement peut par conséquent chuter.
- Les actions des sociétés petites et moyennes peuvent être plus volatiles que celles des grandes sociétés, et il peut parfois s’avérer difficile de valoriser ou de vendre des actions au prix ou dans le délai souhaités, ce qui augmente le risque de pertes.
- Un Fonds fortement exposé à une région géographique ou à un pays donné implique des risques plus importants qu’un Fonds plus largement diversifié.
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- Si le Fonds détient des actifs dans des devises autres que la devise de référence du Fonds ou si vous investissez dans une catégorie d'actions/de parts d'une devise différente de celle du Fonds (sauf si elle est « couverte », c'est-à-dire atténués par la prise d'une position compensatoire dans un titre connexe), la valeur de votre investissement peut être soumise aux variations des taux de change.
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