Trouver des opportunités dans le secteur mondial des obligations multisectorielles
Gérant et responsable de la stratégie Multi-Sector Credit, John Lloyd évoque le contexte mondial des marchés obligataires et indique où les investisseurs devraient obtenir des performances corrigées du risque attrayantes.
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Principaux points à retenir :
- La récente volatilité des marchés et la divergence des approches budgétaires et monétaires entre l'UE et les États-Unis ont donné naissance à des opportunités attrayantes de valeur relative et de rotation aux gérants obligataires adeptes de la gestion active.
- L'élargissement des spreads a amélioré les valorisations des entreprises, tandis que le segment des titrisations continue de se négocier à des valorisations bon marché sur une base relative. En outre, les marchés émergents peuvent constituer une composante de diversification intéressante au sein des portefeuilles obligataires multisectoriels.
- Alors que les banques centrales, les entreprises et les consommateurs font face à dans un contexte géopolitique en pleine évolution, nous pensons qu'une approche de l'investissement obligataire basée sur la recherche, bottom-up et qui cible une optimisation du spread par unité de volatilité, est essentielle pour faire face à la volatilité et l'incertitude.
Obligation
Un titre de dette émis par une entreprise ou un gouvernement, utilisé comme moyen de lever des fonds. L'investisseur qui achète l'obligation prête en fait de l'argent à l'émetteur de l'obligation. Les obligations offrent un rendement aux investisseurs sous la forme de paiements périodiques fixes (un "coupon") et le remboursement éventuel à l'échéance du montant initial investi – la valeur nominale. En raison des paiements d’intérêts périodiques fixes, les obligations sont également souvent appelées instruments à revenu fixe.
Marché émergent
L’économie d’un pays en développement qui est en phase de transition pour s'intégrer à l’économie mondiale. Il peut réaliser des progrès dans des domaines tels que la profondeur et l'accès aux marchés des obligations et des actions et le développement d'institutions financières et réglementaires modernes.
Politique budgétaire
Décrit la politique du gouvernement relative à la fixation des taux d'imposition et des niveaux de dépenses. La politique budgétaire est distincte de la politique monétaire, qui est généralement définie par une banque centrale. L’austérité budgétaire consiste à augmenter les impôts et/ou à réduire les dépenses afin de diminuer la dette publique. L’expansion budgétaire (ou « relance ») fait référence à une augmentation des dépenses publiques et/ou à une réduction des impôts.
Couverture
Une stratégie de trading qui consiste à prendre une position compensatoire à un autre investissement qui perdra de la valeur lorsque l'investissement principal en gagnera, et vice versa. Ces positions sont utilisées pour réduire ou gérer divers facteurs de risque et limiter la probabilité de perte globale d'un portefeuille. Différentes techniques peuvent être utilisées, y compris des produits dérivés.
Politique monétaire
Politiques d’une banque centrale visant à influencer le niveau d’inflation et de croissance d’une économie. Les outils de la politique monétaire comprennent la fixation des taux d'intérêt et le contrôle de la masse monétaire. La relance monétaire consiste pour une banque centrale à augmenter la masse monétaire et à réduire les coûts d'emprunt. Le resserrement monétaire consiste, pour une banque centrale, à tenter de juguler l’inflation et ralentir la croissance économique en augmentant les taux d’intérêt et en réduisant la masse monétaire. Voir également politique budgétaire.
Spread/spread de crédit
Différence de rendement entre deux obligations ayant la même échéance, mais une qualité de crédit différente. Cet indicateur est souvent utilisé pour décrire la différence de rendement entre une obligation d’entreprise et un emprunt d’État équivalent.
Tarif douanier
Taxe ou droit de douane imposé par un gouvernement sur les marchandises importées d'autres pays.
VolatilitéLe taux et l’ampleur de l'évolution à la hausse ou à la baisse du cours d’un portefeuille, d’un titre ou d’un indice. Si le prix fluctue fortement à la hausse et à la baisse, il présente une volatilité élevée. Si le prix évolue plus lentement et dans une moindre mesure, sa volatilité est plus faible. Plus la volatilité est élevée, plus le risque de l'investissement est important.
Rendement
Niveau de revenu offert par un titre financier sur une période donnée, généralement exprimé en pourcentage. Pour les actions, un indicateur communément utilisé est le rendement des dividendes, qui divise le dividende récemment versé par chaque action par le cours de cette action. Dans le cas d'une obligation, il s'agit du paiement du coupon divisé par le cours actuel de l'obligation. Pour les fonds d'investissement, il est calculé en divisant les dividendes par action de l'exercice en cours (y compris les dividendes prospectifs) par le cours actuel de l'action, puis en multipliant par 100 pour obtenir un pourcentage.
Mme Castleton : Je m'appelle Lara Castleton et je suis de retour avec John Lloyd, gérant et responsable de la stratégie Multi-Sector Credit chez Janus Henderson, pour vous parler des obligations. Aujourd'hui en particulier, nous allons parler du contexte mondial des marchés obligataires. John, je vous remercie à nouveau de votre présence.
M. Lloyd : Merci de m'avoir invité.
Mme Castleton : La dernière fois, nous avons parlé de la capacité de votre stratégie et de votre équipe à faire preuve de dynamisme et de flexibilité au sein des secteurs obligataires. J'aimerais me concentrer sur le contexte mondial aujourd'hui, car vous êtes également flexibles en termes d'exposition aux marchés américains et hors États-Unis. Permettez-moi de commencer par vous demander rapidement quel est votre positionnement général à l'échelle mondiale et comment il a évolué récemment.
M. Lloyd : C'est une bonne question. Je pense qu'il dépend du secteur. Pour vous donner quelques exemples, dans le secteur des prêts, nous avons eu une préférence pour les prêts libellés en euros. Laissez-moi vous expliquer pourquoi. Nous avons observé des entreprises émettre sur le marché des tranches en euros et en dollars, la tranche en euros étant généralement assortie d'un spread supplémentaire de 25 points de base. Le risque de crédit est donc le même, mais comme le marché en euros se négocie un peu moins cher, nous avons privilégié ce marché.
À titre de rappel sur notre stratégie, nous ne prenons aucun risque de change. L'ensemble de nos investissements sont couverts. Ainsi, sur le marché des prêts, nous avons privilégié les prêts en euros, ce qui est intéressant. Nous n'avons pas eu de préférence marquée entre l'euro et le dollar sur le marché des obligations d'entreprises. Nous avons privilégié les segments où nous identifions les meilleures idées.
Nous disposons d'une équipe de recherche mondiale. La moitié de ses membres se situent à Londres, l'autre moitié aux États-Unis, à Denver, et ce sont eux qui recherchent ces idées. Mais je dirais qu'avec les récents changements de politique budgétaire aux États-Unis et ses répercussions sur l'Europe, la politique budgétaire de la BCE [Banque centrale européenne] ainsi que certaines des dépenses qu'elle va engager sur ce continent, les opportunités de valeur relative ont changé.
À titre d'exemple, sur le marché high yield, nous avons vendu une partie de notre exposition au high yield en euros en faveur d'une exposition au high yield américain, en raison d'une contraction des spreads. Ils ont commencé à se contracter et se sont élargis beaucoup moins que les spreads du high yield américain au cours du mois dernier.
Mme Castleton : c'est intéressant, parce que lors nos consultations avec nos clients à propos des marchés d'actions, nous avons commencé à recevoir des appels sur le renforcement des positions sur les actions européennes ou hors États-Unis en raison de leur performance du début de l'année par rapport aux actions américaines. Or la situation est différente à propos de la dette de l'Europe par rapport à celle des États-Unis. Il semble que vous ayez eu une exposition raisonnable à l'Europe, mais que la situation commence à entrer en ligne de compte dans vos perspectives, avec peut-être pour effet d'alléger une partie de vos positions sur cette série d'opportunités.
M. Lloyd : oui, il s'agit d'une simple question de valorisation. Les marchés européens se négocient aujourd'hui à des niveaux plus tendus que les marchés américains. Dans ce cas, nous favorisons une rotation plus importante au profit des marchés américains. Le décalage dont les gens parlent, c'est que les perspectives de croissance ont changé. Si vous voulez parler du deuxième facteur de croissance, aux États-Unis, il semble que la situation s'aggrave, compte tenu de toutes les incertitudes générées par les droits de douane et les politiques budgétaires qui commencent et qui pourraient continuer à avoir des conséquences.
L'Europe dans une situation opposée en ce moment. Les dépenses publiques vont fortement y augmenter, en particulier dans le domaine de la défense, ce qui devrait favoriser la croissance. Nous avons donc observé deux situations opposées sur ces marchés. Notre marché des taux a rebondi, leur marché a corrigé, notre marché des spreads a encore plus corrigé. Le marché européen s'est tendu, puis a légèrement corrigé, mais pas autant que le marché américain. Vous observez donc deux marchés décorrélés à ce stade en termes de taux et de spreads.
Mme Castleton : oui, nous avons connu une période de plusieurs années où les banques centrales et les économies étaient synchronisées au niveau mondial. La situation actuelle explique qu'il peut être intéressant de faire appel à un professionnel qui investit à l'échelle mondiale pour votre compte.
M. Lloyd : Tout à fait. Je pense que l'un des avantages d'un fonds Multi-sector Income est que nous pouvons examiner le contexte mondial et les opportunités dans lesquelles investir. Il ne s'agit pas seulement de savoir si nous apprécions les spreads des obligations d'entreprises ou les titrisations émises par des agences. Il peut s'agir de savoir ce que nous apprécions au sein du segment des obligations d'entreprises. Préférez-nous les obligations d'entreprises européennes ou américaines ? Sans parler des marchés émergents. Ces secteurs et ces régions nous offrent une large gamme d'opportunités d'investissement.
Mme Castleton : très bien. En fait, comme vous le mentionnez, ma dernière question sur le contexte mondial porte sur le secteur de la dette des marchés émergents qui a été un peu plus cité dans nos conversations avec nos clients. Je pense qu'il est souvent quelque peu mal compris par les clients finaux. Identifiez-vous des opportunités dans la dette des marchés émergents, et y avez-vous beaucoup investi par le passé ?
M. Lloyd : Oui, nous y avons investi et nous avons une pondération de base dans la dette souveraine des marchés émergents. Nous disposons d'une très bonne équipe qui nous transmet des opportunités d'investissement dans ce secteur. Je dirais que les marchés émergents sont valorisés de façon juste. Le segment des marchés émergents que nous avons le plus apprécié est celui des obligations dont la notation est inférieure à Investment grade. Le segment de la dette souveraine émergente de statut Investment grade est en fait particulièrement étroit, et nous avons concentré la majeure partie de notre positionnement sur la série d'opportunités offerte par le segment spéculatif de ce marché obligataire.
Deuxièmement, nous utilisons ces investissements comme un facteur de diversification car, comme nous venons de le dire, les marchés émergents sont décorrélés de l'Europe et des États-Unis. L'autre thème que notre équipe privilégie est celui des pays qui seront les gagnants et les perdants des droits de douane. Je pense que ce sera l'un des principaux moteurs des marchés émergents à l'avenir.
Mme Castleton : je me permets d'apporter mon dernier commentaire sur les marchés émergents, en particulier sur le front des actions. C'est l'un des secteurs dans lequel il est le plus complexe d'investir et, souvent, les clients se contentent d'une allocation passive pour profiter de cette différenciation. Or aujourd'hui, si l'on ajoute les politiques gouvernementales et les tarifs douaniers, le fait que la dynamique des spreads y soit si différente, il est nécessaire de disposer d'une certaine expertise dans ce secteur. Or nous disposons d'une équipe qui s'en charge chez Janus Henderson. C'est utile, n'est-ce pas ?
M. Lloyd : Oui, bien sûr. Cette équipe a réalisé des recherches approfondies. Elle se rend dans ces pays, échange avec leurs banques centrales, comprend l'orientation de leurs politiques budgétaires et sait comment investir en conséquence, ce qui est très utile.
Mme Castleton : Génial, effectivement. Très bien. Je voudrais simplement conclure, je sais que nous parlons du contexte mondial, ce qui peut souvent prendre la forme d'une conversation sur l'environnement macroéconomique. Mais il semble qu'en fin de compte, ce qui compte en tant que gérant de fonds, c'est la recherche fondamentale bottom-up.
Tout cela se résume donc au spread, à la valeur relative, aux opportunités et à la présence sur le terrain, ce qui est excellent, une fois encore, pour nos clients. Car personne ne sait ce qui va se passer dans les semaines et les mois à venir, compte tenu de tous les évènements qui se produisent. Merci, John, d'avoir conclu avec nous sur la question du contexte mondial des obligations.
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