Petites capitalisations, changement important : le leadership européen dans une ère d'incertitude
À une époque de turbulences géopolitiques et d'alliances économiques en mutation, le gérant de portefeuille Rory Stokes explique comment un bon leadership peut redéfinir le potentiel des petites entreprises dans le contexte évolutif d'Europe.

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Principaux points à retenir :
- Le monde occidental connaît une évolution structurelle historique qui modifie fondamentalement le paysage décisionnel au niveau politique et des entreprises.
- Le leadership moderne exige une grande capacité d'adaptation et une conviction stratégique, car les cadres traditionnels vacillent face à la polarisation politique, au populisme et à la montée du « culte de la personnalité » en politique.
- Les petites entreprises sont particulièrement bien placées pour tirer parti de l'évolution de la dynamique géopolitique et de l'affaiblissement institutionnel, bénéficiant de l'agilité et de l'innovation dans des domaines tels que les infrastructures, l'aérospatiale et la cybersécurité.
Dans le paysage complexe de la géopolitique européenne, le leadership est devenu une entreprise particulièrement difficile. Nous avons été invités à aborder ce thème lors d'un récent événement organisé par Janus Henderson, lors duquel a été présenté un discours fascinant d'un responsable politique britannique de premier plan permettant de comprendre comment les choses se sont déroulées à la suite du référendum au Royaume-Uni sur l’adhésion à l’UE. Cette période fut particulièrement complexe pour le Royaume-Uni, tant sur le plan intérieur que sur le plan de la politique étrangère, car le pays s'efforçait de se frayer un chemin dans un conflit polarisé entre les idéologies politiques autour de la souveraineté, de l'identité et des relations futures du pays avec le monde.
Ces informations sont inestimables pour nous aider à formuler nos opinions sur la stratégie et le positionnement. Les changements structurels importants qui modifient fondamentalement le paysage décisionnel au niveau politique et des entreprises sont essentiels pour comprendre les défis du leadership moderne.
Ce fut une excellente occasion d’explorer une question importante et d’actualité pour les investisseurs, avec la contribution d’une figure politique de premier plan impliquée dans les décisions stratégiques à un moment charnière pour le Royaume-Uni. Alors que les cadres traditionnels faiblissent, les investisseurs s'appuient sur des leaders qui font preuve de conviction stratégique et d'adaptabilité pour fournir une base solide permettant aux économies et aux entreprises de prospérer.
À la suite de cet événement, il a été utile de réfléchir à certains des thèmes abordés, en abordant un changement historique dans la rhétorique, le comportement politique et les politiques à travers l'Europe, dans le contexte plus large des changements géopolitiques généraux. De plus, bien sûr, quelques réflexions sur ce à quoi nous pourrions nous attendre, en ce qui concerne les conséquences pour les petites entreprises de la région, et la façon dont cela nécessite le développement de nouvelles capacités.
La polarisation, le populisme et le cabinet de la notoriété
La montée de la polarisation politique a créé un monde d’absolus binaires, érodant le terrain intermédiaire nécessaire qui offre la possibilité d’une prise de décision nuancée et de réponses mesurées. Ce tribalisme politique a compliqué la tâche de gouvernance, tout changement de politique ou faux pas étant présenté comme un échec, repris et amplifié à la fois par les réseaux sociaux et les opposants politiques.
Le populisme s'est également ancré dans le monde occidental, les électeurs privilégiant de plus en plus des solutions simplistes aux cadres politiques complexes. Les politiciens qui étaient autrefois rompus aux médias traditionnels ont eu du mal à interagir avec un public qui aspire à la clarté et à la gratification immédiate. Cela a conduit à une préférence pour les récits simplifiés et les petites phrases courtes (souvent vides de sens), laissant les personnalités politiques traditionnelles dans une position désavantageuse.
Ces problèmes sont allés de pair avec une résurgence de la politique du « culte de la personnalité ». À l'ère du Trump 2.0, les relations personnelles entre les dirigeants sont devenues cruciales pour déterminer l'accès au marché et les résultats commerciaux. Les réunions bilatérales servent désormais de plateformes et reflètent l'expertise politique, plutôt que la diplomatie traditionnelle fondée sur le protocole. Les conséquences pour les politiciens considérés comme « perdants » sur cette scène performative ont fondamentalement changé les exigences en matière de leadership, tant au niveau de l'État qu'au niveau des entreprises.
Ces changements modifient fondamentalement l'environnement opérationnel des dirigeants politiques, des cadres supérieurs et des investisseurs en favorisant des conditions où les « certitudes » traditionnelles s'effondrent et où de nouvelles capacités deviennent essentielles.
Le leadership moderne exige plus qu'une simple gestion efficace
Comment les dirigeants peuvent-ils composer avec un environnement de plus en plus complexe ? À l’échelle mondiale, nous constatons que le multilatéralisme évolue, plutôt que de disparaître, avec des conséquences sur les entreprises, les chaînes d’approvisionnement et les relations commerciales. Alors que l’influence des Nations unies diminue, le développement de partenariats tels que le BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et AUKUS (un cadre de sécurité entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis) remodèle la dynamique géopolitique. Ce changement complique à la fois la politique et les stratégies d'investissement, et incite à la prudence dans les décisions stratégiques en matière de dépenses, d'allocation et de positionnement.
Les cadres institutionnels traditionnels s'affaiblissant, les entreprises qui peuvent réorienter leur attention ou agir rapidement pour combler ces vides sont les mieux placées pour en tirer parti. Ce phénomène est particulièrement visible chez les leaders technologiques, mais il favorise également les entreprises plus agiles ou plus souples, dont beaucoup opèrent dans le segment des petites capitalisations. Il est essentiel de comprendre quelles sont les entreprises qui sont en mesure de tirer parti de cet affaiblissement institutionnel afin d’identifier à la fois les risques et les opportunités d’investissement.
Le leadership est la clé de la réussite des petites entreprises
Le leadership est important à tous les niveaux, mais il a une incidence particulièrement importante sur les résultats des petites entreprises. Les visionnaires qui savent repérer les opportunités et agir avec agilité, tout en relevant le défi culturel qui consiste à emmener les autres avec eux, peuvent mieux maîtriser leur contexte que les grandes entreprises. L'agilité et la flexibilité ont une importance disproportionnée, créant des avantages asymétriques pour les petites capitalisations. Les petites capitalisations progressent grâce aux disruptions et aux opportunités, et cela dépend d'un bon leadership.
Les États-Unis ont été une force dominante dans le marché des actions pendant la majeure partie de la dernière décennie, et cela s'est reflété dans la performance relative. Mais l'Europe cherche à se ressaisir, ce qui est corrélé à l'afflux d'argent dans l'innovation. Nous constatons qu'une grande attention est accordée à la réduction des obstacles réglementaires et de la complexité, une initiative qui faisait défaut en Europe depuis la crise financière mondiale. Les gouvernements et les entreprises cherchent à améliorer leur résilience – et les petites entreprises dotées des capacités adéquates sont bien placées pour s’associer à ce processus ou pourraient devenir des cibles pour des acquisitions complémentaires. Cela signifie que du point de vue de l'innovation et des opportunités, les petites capitalisations sont bien positionnées. L'ampleur des investissements prévus dans les infrastructures et la défense en Europe représente des opportunités dans tous les secteurs, plus particulièrement dans le domaine de l'aérospatiale, des technologies à double usage et de la cybersécurité, qui devraient favoriser les petites entreprises dans leur ensemble.
Petites entreprises : entreprises dont la valorisation (capitalisation boursière) se situe vers le bas de l’échelle, par rapport à d’autres entreprises cotées en bourse, bien que ces indicateurs varient d’un marché à l’autre et d’un pays à l’autre. Les petites capitalisations ont tendance à offrir un potentiel de croissance plus rapide que les grandes, mais assorties d'une volatilité plus importante.
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- Les actions/parts peuvent perdre rapidement de la valeur et impliquent généralement des niveaux de risques plus élevés que les obligations ou les instruments du marché monétaire. La valeur de votre placement peut par conséquent chuter.
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- Le Fonds peut avoir recours à des instruments dérivés dans le but de réduire le risque ou de gérer le portefeuille plus efficacement. Toutefois, cela introduit d’autres risques, et en particulier celui qu’une contrepartie à un instrument dérivé ne respecte pas ses obligations contractuelles.
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- Lorsque le Fonds, ou une catégorie d’actions/de parts couverte, vise à atténuer les fluctuations de change d’une devise par rapport à la devise de référence, la stratégie elle-même peut créer un impact positif ou négatif relativement à la valeur du Fonds en raison des différences de taux d’intérêt à court terme entre les devises.
- Les titres du Fonds peuvent devenir difficiles à valoriser ou à céder au prix ou au moment désiré, surtout dans des conditions de marché extrêmes où les prix des actifs peuvent chuter, ce qui augmente le risque de pertes sur investissements.
- Le Fonds peut perdre de l’argent si une contrepartie avec laquelle le Fonds négocié ne veut ou ne peut plus honorer ses obligations, ou en raison d’un échec ou d’un retard dans les processus opérationnels ou de la défaillance d’un fournisseur tiers.
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